J'ai eu la chance de pouvoir interroger Madame Nicole FONTAINE que je remercie grandement.
Madame Nicole Fontaine,
Ancienne présidente du Parlement Européen
Ancien ministre
Avocate au Barreau des Hauts-de-Seine.
1. Que pensez-vous de Monsieur Monti, le nouveau président du Conseil italien ? On lit dans la presse qu'il "patine" un peu, il n'annonce qu'un Conseil des Ministres pour officialiser les premières mesures que le 5 Décembre. Pensez-vous qu'il soit à la hauteur de la situation ?
Madame Nicole FONTAINE : "Je connais bien Monsieur Monti avec lequel j'ai coopéré lorsqu'il était Commissaire au Marché Intérieur et moi-même présidente du Parlement européen. C'est un homme pour lequel j'ai une estime totale et qui présente un profil particulièrement adapté à la situation actuelle. Je constate que les mesures annoncées ont été accompagnées d'un plan Communication remarquable et que la situation de l'Italie au regard des taux de prêt s'est déjà sensiblement améliorée.
Je pense ainsi que Monsieur Monti est tout à fait à la hauteur de la situation".
2. Dans les médias, on parle beaucoup des agences de notation qui menacent l'ensemble des pays européens de faire baisser les notations financières. Ne trouvez-vous pas cela un peu exagéré voire provocateur alors que tous les pays sont déja assez conscients de l'ampleur de la crise financière ?
Madame Nicole FONTAINE : "Les agences de notation sont, semblent-ils, un mal nécessaire pour informer les créanciers des entreprises ou des pays de la situation réelle de leurs débiteurs. Mais depuis longtemps, on aurait dû se préoccuper de les encadrer et de faire en sorte qu’elles agissent dans la transparence.Un texte a été adopté à cet effet mais il ne va pas assez loin. On parle aussi d’une agence de notation européenne. Mais le projet semble peu avancé."
3. Dernière question, que pensez-vous du projet d'euro-obligation ? Ce projet pourrait-il représenter une solution à la crise financière ?
Madame Nicole FONTAINE : "Oui, les eurobonds sont une solution que la France préconise à juste titre. La mutualisation de nos dettes assortie à de strictes mesures de discipline budgétaire permettrait de rassurer les marchés. Mais encore faudrait-il dans le même temps enrayer le risque de récession et que la croissance soit résolument relancée en Europe."